Usine Panzani

Nouvelle sortie, loin de mon petit nid ^^ ! Nous avions faim avec Arnaud et Jérôme, alors quoi de mieux qu'une bonne usine de pâtes Panzani !?? Bon, après quelques recherches, nous ne trouvions rien à manger... jusqu’à ce que je déniche un passage vers le sous-sol inondé que j'ai parcouru jusqu’à tomber sur une des plus belles caves à vin de ma vie. Je suis ressortie avec un gros mal de crâne ^^.
Après cette petite parodie humoristique, la sortie de cette semaine n'est rien d'autre que la superbe usine de pâtes ! Une usine complètement fermée jusqu’à ce qu'on envoie notre ours Jérôme nous faire un chemin sur une petite parcelle d'arbres et de pins séparant l'usine d'une maison. Le chemin une fois dégagé, l'usine s'offre à nous ! Nous rentrons dans la partie d'usine brûlée. Car oui évidement les petit morveux de l'urbex sont passés par là en 2014 pour nous faire un noël enflammé ...
Pour le bâtiment ? Il date d'il y a bien longtemps, pour dire : il a plus d'un siècle. Mais bon, avec des nouvelles constructions au fur et à mesure qui ont contribué à ce que l'on peut voir aujourd'hui. Pour moi, c'était un urbex simple et sans surprise, mais j'étais loin de m'imaginer ce qui m'attendait. Nous arrivons dans des bureaux et nous trouvons un coffre-fort en forme de placard pour que personne ne le trouve. Nous l'ouvrons et là, que trouvons-nous à l'intérieur !!!?? RIEN
Son Histoire
C'est là, au nord d'une grande ville, qu'est née l'entreprise familiale à la fin des années 1800. Son créateur sera l'architecte de ce succès. Il affranchit la région et construit 15.000 m2 d'ateliers et bureaux en partie financés par des actionnaires. C'est le début d'une épopée dont le premier héritier fut son fils Antonin le gondoréen ^^. Plus de 600 personnes seront employées. Alors que la deuxième Guerre Mondiale éclate, plus de 7.500 tonnes de pâtes destinées à plusieurs utilisations, sont fabriquées annuellement : l'usine connait alors son apogée et le succès devint mondial. Ce succès est dû à une vraie politique commerciale avant-gardiste et à une immense gamme de produits inventés au fil des années, traversant les événements nationaux qui les ont bravés.


Tous les produits sont dotés d'un emballage de l'entreprise développée en son sein par une branche de cartonnage employant maquettistes, graveurs, imprimeurs ! Ils y développent à ce moment-là, la mode des produits de diète. Pains, biscottes, farines... sont conseillés aux diabétiques, cardiaques, obèses, certains affichant fièrement leur atout premier. La Veloutine fut l'une des plus belle réussite. C'est une préparation «fortifiante» pouvant s'utiliser à la place du pain. Apparaît aussi, après guerre, une poudre permettant de créer d'onctueux entremets, crème, flans...
Mais le gros du marché restera les pâtes. Le président reste songeur à sa lecture : « On y voit des aliments géniaux, des variétés de macaronis, de vermicelles, de coudes et coquilles, de pâtes aux œufs, laminées, du tapioca, etc... plusieurs pâtes sont encore vendues par d'autres marques connues mais elles ont été inventées ici ! ».

Dirigée pendant les années 1900 par le petit-fils, Marc, celui-ci finit par perdre le contrôle et l'usine sera rachetée par Panzani en 1970. Au début des années 80, elle n'emploie déjà plus que 120 salariés dont plus de 30 seront licenciés en 2000 après un dépôt de bilan, certains apprendront alors la nouvelle par les journaux et affiches de la ville... Une page s'est définitivement tournée. Une ancienne salariée faisait partie de ces sacrifiés. Elle ne peut « plus évoquer cette triste époque » et retient une larme. Derrière elle, nous apercevons l'usine de briques rouges/roses, elle aussi plongée dans le silence.


Il y a plus de cinq ans, l'usine était partiellement utilisée par sept employés, sous contrôle d'une société espagnole.
En 2013, un important incendie a ravagé les bâtiments de l'ancienne usine. Le feu a été totalement éteint dans la fraîcheur de la matinée d'hier. Plus de cinquante sapeurs-pompiers venus des casernes sont intervenus. Aucune victime n'est à déplorer.
Les ouvriers ignorent toujours quand ils reprendront le travail. Ils seront mis au chômage technique.
Un jour, peut-être, on lui offrira une nouvelle vie, différente.





















